Comprendre Notre-Dam
Communiqué de presse
"Depuis des dizaines d’années, les scientifiques du patrimoine œuvrent à la meilleure connaissance de nos monuments historiques dont Notre-Dame de Paris est l’un des fleurons. Comme l’ensemble de la population, ils ont été touchés au cœur par la catastrophe du 15 avril 2019. Pour certains d’entre eux, ce sont des années de travail, de recherches et de passion qui se sont envolées en épaisses volutes ce lundi soir.
Aux larmes et à l’émotion doit pourtant succéder la réflexion qui guidera l’action. La multiplication des études scientifiques consacrées à la cathédrale : analyse de la provenance des pierres et des matériaux de construction, étude morphologique et dendrochronologique de la charpente, étude de la polychromie murale, authenticité des sculptures, relevés scannographiques des maçonneries, recherches archivistiques, analyse des vitraux, des métaux… ont permis d’acquérir une connaissance fine du bâtiment. Elle constitue un potentiel inestimable pour la restauration. Mobilisés, les scientifiques, spécialistes de l’histoire de la construction et de ses divers matériaux, souhaitent mettre au service de cette restauration le résultat de leurs recherches. Ils transmettront toutes les données nécessaires aux autorités et seront toujours disponibles pour que puisse s’accomplir la renaissance de Notre-Dame de Paris.
Une restauration de qualité ne peut cependant se penser et se réaliser dans l’urgence que pourrait engendrer une légitime émotion. Elle ne peut se priver des moyens qu’offrent aujourd’hui les nouvelles technologies, ni des connaissances sur les matériaux du patrimoine et leur durabilité. La prise en compte des acquis scientifiques, techniques et historiques doit permettre une restauration exemplaire et novatrice du bâtiment. Il faut réfléchir, par exemple, à la réutilisation d’un maximum de matériaux d’origine qui seraient encore sains après l’incendie. Ce remploi créatif n’est pas une reproduction à l’identique, il n’exclut pas des solutions innovantes et technologiques de restauration d’un monument en constante évolution depuis l’époque médiévale. Il est un enjeu de nos sociétés contemporaines mais était également une pratique ancrée dans les sociétés anciennes.
D’autres investigations sont également indispensables pour répondre à nombre de questions laissées en suspens : quel est le rôle du chaînage métallique haut dans la résistance générale du monument ? Comment fonctionnent les arcs-boutants ? Quelle est la nature exacte des mortiers et quand ont-ils été réalisés ? Comment, techniquement, sont construites les voûtes d’ogives sexpartites ? L’incendie a-t-il entraîné des déplacements ou des déformations du bâti ? Autant de recherches qui peuvent et doivent être menées sur le bâtiment blessé. Il faut pour cela que chaque matériau d’origine, quel que soit son état, qu’il soit toujours en place ou qu’il ait chu, soit précieusement conservé et inventorié pour pouvoir être étudié par les spécialistes. Il faut également que les échafaudages de restauration soient conçus pour accueillir les scientifiques et que l’édifice leur soit rapidement accessible. L’histoire des artisans ayant réalisé la charpente a disparu avec elle car l’œuvre est la véritable archive dans laquelle se grave la vie des bâtisseurs. Mais, avec le feu, d’autres rayonnages de cette bibliothèque se sont ouverts ! C’est un impérieux devoir que de les lire, de les comprendre et de les sauvegarder dans la démarche générale de reconstruction et de restitution du monument aux publics et aux visiteurs.C’est pourquoi, pour la connaissance et la renaissance de Notre-Dame, les scientifiques (historiens, historiens de l’art, archéologues, géologues, archéomètres, géophysiciens, chimistes, biologistes,…) au service de la restauration de Notre-Dame de Paris s’unissent en association. Celle-ci se donne pour objectif de défendre l’ensemble des enjeux qui viennent d’être évoqués".
Aux larmes et à l’émotion doit pourtant succéder la réflexion qui guidera l’action. La multiplication des études scientifiques consacrées à la cathédrale : analyse de la provenance des pierres et des matériaux de construction, étude morphologique et dendrochronologique de la charpente, étude de la polychromie murale, authenticité des sculptures, relevés scannographiques des maçonneries, recherches archivistiques, analyse des vitraux, des métaux… ont permis d’acquérir une connaissance fine du bâtiment. Elle constitue un potentiel inestimable pour la restauration. Mobilisés, les scientifiques, spécialistes de l’histoire de la construction et de ses divers matériaux, souhaitent mettre au service de cette restauration le résultat de leurs recherches. Ils transmettront toutes les données nécessaires aux autorités et seront toujours disponibles pour que puisse s’accomplir la renaissance de Notre-Dame de Paris.
Une restauration de qualité ne peut cependant se penser et se réaliser dans l’urgence que pourrait engendrer une légitime émotion. Elle ne peut se priver des moyens qu’offrent aujourd’hui les nouvelles technologies, ni des connaissances sur les matériaux du patrimoine et leur durabilité. La prise en compte des acquis scientifiques, techniques et historiques doit permettre une restauration exemplaire et novatrice du bâtiment. Il faut réfléchir, par exemple, à la réutilisation d’un maximum de matériaux d’origine qui seraient encore sains après l’incendie. Ce remploi créatif n’est pas une reproduction à l’identique, il n’exclut pas des solutions innovantes et technologiques de restauration d’un monument en constante évolution depuis l’époque médiévale. Il est un enjeu de nos sociétés contemporaines mais était également une pratique ancrée dans les sociétés anciennes.
D’autres investigations sont également indispensables pour répondre à nombre de questions laissées en suspens : quel est le rôle du chaînage métallique haut dans la résistance générale du monument ? Comment fonctionnent les arcs-boutants ? Quelle est la nature exacte des mortiers et quand ont-ils été réalisés ? Comment, techniquement, sont construites les voûtes d’ogives sexpartites ? L’incendie a-t-il entraîné des déplacements ou des déformations du bâti ? Autant de recherches qui peuvent et doivent être menées sur le bâtiment blessé. Il faut pour cela que chaque matériau d’origine, quel que soit son état, qu’il soit toujours en place ou qu’il ait chu, soit précieusement conservé et inventorié pour pouvoir être étudié par les spécialistes. Il faut également que les échafaudages de restauration soient conçus pour accueillir les scientifiques et que l’édifice leur soit rapidement accessible. L’histoire des artisans ayant réalisé la charpente a disparu avec elle car l’œuvre est la véritable archive dans laquelle se grave la vie des bâtisseurs. Mais, avec le feu, d’autres rayonnages de cette bibliothèque se sont ouverts ! C’est un impérieux devoir que de les lire, de les comprendre et de les sauvegarder dans la démarche générale de reconstruction et de restitution du monument aux publics et aux visiteurs.C’est pourquoi, pour la connaissance et la renaissance de Notre-Dame, les scientifiques (historiens, historiens de l’art, archéologues, géologues, archéomètres, géophysiciens, chimistes, biologistes,…) au service de la restauration de Notre-Dame de Paris s’unissent en association. Celle-ci se donne pour objectif de défendre l’ensemble des enjeux qui viennent d’être évoqués".