Auxerre - 25-27 juin 2007Responsable scientifique : M. Sot
Programme
Les Gestes des évêques d’Auxerre (Gesta pontificum autissiodorensium), sont sans doute le plus achevé des textes de gesta episcoporum (histoire d’évêques), tels que l’on en a rédigé dans une vingtaine de cités d’Occident entre la fin du VIIIe et le XIIe siècle. Il est constitué d’un noyau primitif écrit d’une traite en 875, établissant une suite de notices, du premier évêque de l’Église d’Auxerre à l’évêque qui vient de mourir. Le texte primitif est ensuite repris et continué par l’adjonction de notices des évêques successifs. Ce travail est poursuivi jusqu’à l’époque moderne, un chanoine du XVIIIe siècle ajoutant encore des notices au manuscrit auxerrois, alors que l’abbé Lebeuf donnait ses Mémoires concernant l’histoire civile et ecclésiastique d’Auxerre et de son diocèse (1743), monument de l’histoire érudite. On a depuis longtemps remarqué que le modèle adopté par les chanoines auxerrois, rédacteurs des Gesta, est celui du Liber pontificalis de Rome (Le livre des papes) lui aussi constitué d’un noyau primitif écrit d’une seule traite dans les premières décennies du VIe siècle et continué jusqu’au xve siècle. Il est repris ensuite, de diverses manières, dans des Histoires des papes, jusqu’à aujourd’hui. Il a donc paru opportun d’engager une réflexion d’ensemble sur l’écriture de l’histoire des évêques et des papes, sur sa permanence, ses inflexions voire ses ruptures, depuis ses origines antiques jusqu’au début du XXIe siècle, qui a été marqué par la mort d’un pape particulièrement médiatisé. Le Liber Pontificalis romain, prototype de ces histoires, est envisagé en premier lieu. Toute l’historiographie est dominée par les travaux de Louis Duchesne à la fin du XIXe siècle. Quels sont les développements récents de la recherche sur ce texte fondateur ? Qu’en est-il de sa réception au Moyen Âge, voire au-delà ? Nous abordons ensuite les gesta episcoporum au Moyen Âge. En tenant compte des travaux menés depuis 25 ans, nous envisageons des textes moins connus et essayons de voir comment le schéma de la succession épiscopale a pu être utilisé. Comment aussi on a écrit l’histoire des évêques dans les régions où l’on ne rencontre guère ce type d’ouvrage : l’Espagne et l’Angleterre en particulier. Enfin, l’écriture moderne et contemporaine de l’histoire des évêques et des papes retient notre attention : l’histoire polémique des XVIe et XVIIe siècles ; l’histoire érudite puis scientifique – d’où la polémique n’est pas non plus absente – dont nous nous réclamons plus ou moins aujourd’hui. Nous nous demandons enfin comment a été écrite l’histoire la plus récente des évêques et des papes pour la resituer – peut-être ? – dans la perspective du Liber Pontificalis et des Gesta episcoporum.
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