10/01/1996

Publication - Marie, le culte de la vierge dans la société médiévale

D. IOGNA-PRAT, E. PALAZZO et D. RUSSO


Paris, 1996, 623 pages. Beauchesne éditeur


Le 9 septembre 1995, 109 statues de la Vierge étaient bénies au Puy-en-Velay, un sanctuaire marial renommé depuis le Xe siècle au moins, avant de se disperser sous escorte motorisée pour reconvertir la France. À l’heure où Marie reprend ainsi du " service actif " et où la mariologie confine parfois à la mariolâtrie, une équipe internationale d’historiens, réunie autour de Georges Duby, s’est décidée à revisiter le culte de la Vierge. Cette démarche collective s’efforce de penser dans leur richesse parfois dérangeante les multiples figures de Marie dans l’Occident chrétien sur un temps long, des IIe-IIIe siècles aux XIVe-XVe siècles, à partir d’une documentation étendue : iconographie, liturgie, textes (toute une section étant consacrée à la présentation de dossiers originaux). Au fil de l’enquête, quelques traits apparaissent avec netteté. Ce livre tente d’abord de cerner la construction lente du personnage marial dans les premiers siècles, avec une accélération du processus dans la vie liturgique et dévotionnelle au cours des IXe-XIe siècles, époque d’émergence de Marie comme figure individualisée et de mise en ordre textuelle et iconographique par rapport à la tradition christologique. Trois grands moments jalonnent cette évolution : à Rome, entre les Ve et IXe siècles ; dans l’Empire carolingien et les royaumes chrétiens qui en sont issus, du IXe au XIe siècle ; au cœur de la réforme de l’Église entre le milieu du XIe siècle et le milieu du XIIe siècle. Au terme de cette évolution - qui voit l’émergence de la Chrétienté et la mise en place des institutions ecclésiales -, et pour longtemps - jusqu’au début du XIVe siècle -, la Vierge, devenue " Notre-Dame ", est la référence majeure des dévotions personnelles et des identifications communautaires. Cette figure d’expansion catholique se confond alors avec l’Église.

Prix : 30 €